• 2° PARTIE CAMINO FRANCES

    Les photos sont intégrées aux compte-rendus journaliers.

    Le journal de marche est dans l'ordre chronologique.

  • Quand faut y aller ..., il ne faut plus tarder à y aller. Jacquouille me reprochait cette inactivité impromptue et prolongée. Selon lui les délices de Capoue sont fort dommageables dans le combat incessant contre la mousse; pour lui ma talonnade avait bon dos!
    Alors j'ai repris le Chemin.
    Vraisemblablement ce sera vraiment un autre chemin, une autre expérience. Déjà cela s'est confirmé dès la gare Montparnasse : la saison a commencé !
    "Nous partîmes 50 (environ), mais par un prompt renfort nous nous retrouvâmes 500 (plutôt 200) à St JEAN PIED de PORT.", alors là plus question de prendre Racine (plutôt Corneille).
    A l'arrivée il ne restait plus qu'un lit dans le gite; là ça m'a fait un choc ...
    Une crêpe complète au chorizo avec un grand verre de cidre basque pour se remettre. Ce sont les ronflements d'une équipe de cyclistes italiens qui ont bercé ma 1° nuit.

    St Jean Pied de Port  22 avril  St Jean Pied de Port

      St Jean Pied de Port  by night St Jean Pied de Port la Nive


    votre commentaire
  • Finalement il fait beau et cela se maintiendra jusqu'en début de soirée.
    Cette étape est la reine des étapes : 1200 m de dénivelée positive, 500 m en négatif en 7h. Si mes semelles et mes talons supportent ça, alors ce sera bon signe pour la suite.
    On laisse le joli bourg de St Jean pour attaquer d'emblée la montée. Les paysages de la montagne basque au soleil levant sont superbes; même les vautours font de la figuration. Rapidement l'angle de progression s'amplifie. La communauté des marcheurs est très interlope, en nationalités et en âge. La file des pèlerins s'étire sur environ 3 km, manque de bol il y en a toujours un devant moi, je supporte mal, alors j'allonge.
    Au gré des lacets les cols se succèdent dévoilant chaque fois de nouveaux faux-plats. Dès la mi-parcours profitant des crêtes dégagées, un puissant vent d'ouest s'oppose à la progression comme pour tester notre détermination. Mais le spectacle panoramique est splendide.
    En longeant le défilé de RONCEVAUX, une pensée pour Roland le Preux et sa bonne épée Durandal.
    Au final, au sommet je me retrouve en tête, j'espère que je ne vais pas le payer trop cher...
    La descente est elle redoutable, c'est du quasi 'tout shuss' pendant 4 km. Là, je me laisse dépasser, les cuisses à la limite des crampes en montée sont raides et la plante des pieds douloureuses sur une pente si abrupte. Va falloir savoir 'de quoi sont les pieds ?' dès l'arrivée.
    Le gite de RONCEVAUX a une dimension industrielle (capacité maxi 500) aujourd'hui nous sommes 250. Le gite principal où je suis accueilli est moderne et très fonctionnel, organisé en box de 4 avec douches,WC à l'étage, machines à laver et salle internet. J'espère que la nuit sera bonne et que ma talonnade ne me cassera pas les pieds.
    Demain petite étape de 21 km en pente douce vers ZUBIRI pour remettre la machine en marche.

    mes premiers supporters La montagne Basque Paysage sur la montée encore... un pèlerin devant moi ..., ça va pas du tout ! en longeant le défilé de Roncevaux


    votre commentaire
  • Pour ceux qui suivraient, l'étape du jour n'est pas conforme à la planif et ce dès le 2° jour, ça commence bien.
    Côté talons la nuit s'est bien passée et les Pyrénées sont franchies.
    Au départ de l'étape le temps est plutôt clément, le chemin progresse surtout en sous-bois. La progression générale prévue en pente douce est malgré tout émaillée de nombreux raidillons assez coupe-pattes. De crêtes en tahlwegs, la transhumance pérégrine s'étale de manière assez homogène. Les couleurs bigarrées et fluo des couvres-sac ou pèlerines au loin me font penser au déversement d'une boite de smarties.
    J'ai décidé de rester à mon rythme, mais en fait personne ne me double et j'en double beaucoup.
    A la mi-journée le temps menaçant se transforme en trombe. La descente est très glissante, ça va durer comme jusqu'à ZUBIRI, la ville étape du jour.
    A l'accueil au gite municipal c'est la débâcle pour le flux des pèlerins trempés. La tenancière ne parle qu'espagnol, elle encaisse c'est tout pendant que les sacs trempés s'amoncellent sous les gouttières, les douches et WC sont à l'extérieur et c'est la foire d'empoigne pour trouver un lit. Ce n'est pas mon genre, mais là  je renonce.
    Je décide de poursuivre sur les 6 km vers le prochain bled, en me disant que ces km parcourus ne seront plus à faire et qu'un hébergement correct y est peut-être possible.
    Le choix était pertinent car l'auberge municipale de LARRASOANA est nettement plus accueillante même si on y frôle déjà la surpopulation.
    Un diner pèlerin à l'auberge du coin dans une ambiance Camino pour se remettre de ces avanies. La pluie est prévue encore demain, alors c'est un peu l'interrogation pour savoir où atterrir demain, PAMPELUNE, CEZUR MENOR ou ?? C'est le chemin qui décidera.

    24 avril   Roncevaux - Larrasoana  29,5 km en route après RONCEVAUX LARRASOANA


    votre commentaire
  • Ça y est la planif est à nouveau respectée. C'est un petite étape bouclée à 13h30, mais l'arrivée dans un gite confortable avec le retour du soleil permet de résorber les jours précédents et faire un grand nettoyage de 'printemps'.
    Le gite précédent était acceptable, mais 30 pèlerins trempés faisant sécher leurs impedimenta dans 40m° c'est rustique.
    Un café vite avalé et je reprends le chemin tôt. La pluie s'est un peu calmée, mais je ne porte rien de sec. Le chemin suit une vallée semi-industrielle sans grand intérêt. Vers 11h l'arrivée à PAMPELUNE s'accompagne d'un début d'éclaircie. Nous sommes une poignée de pèlerins sur zone. En traversant la ville, un petit tour à une belle église et casse-croûte dans un parc en périphérie.
    Je confirme ma réservation au tel 1h avant d'arriver à CEZUR-MENOR qui n'est qu'à 5 km de PAMPELUNE.
    L'auberge est fort agréable pour 10€, un grand parc, des dortoirs de 10, laverie etc … .Arrivant parmi les premiers je lave tout ce que je peux et profite du soleil pour un séchage style 'mère Denis'. En fin d'après-midi le parc du gite fait vite 'camping'.
    Petit tour en ville pour visiter ce 'Colombey'  ibérique puisqu'il y a 2 églises, ..., qui sont fermées.
    Je m'en remet avec une bière partagée avec un Texan et une danoise qui cheminent ensemble. Diner pèlerin de bonne facture pour 10€ à la table d'un couple belge et d'une québécoise, là au moins on se  comprend en français.
    Demain je passe Puenta la Reina et compte jusqu'à CIRAUQUI 27km.

    à PAMPELUNE PAMPELUNE au loin le gîte de CEZUR-MENOR jolie église à CEZUR-MENOR jolie église à CEZUR-MENOR (fermée) au loin PAMPELUNE


    votre commentaire
  • Le gite de CEZUR 'Maribel Roncal' est agréable et fonctionnel et sous réserve des boules Quies d'usage, la nuit a été reposante.
    Petit déj rapide au bar du coin et remise en route. Le ciel est couvert en altitude mais rien de menaçant. La file bariolée des pèlerins s'étire déjà dans la longue ascension du Mont d'El Perdon  couronné au loin d'éoliennes (qui fonctionnent...).
    Je reprends vite mon rythme et remonte les attardés un à une. Au passage quelques beaux hameaux perchés veillent sur des champs émeraudes. Malgré les signes de présence humaine, les villages traversés sont étonnamment déserts. La pente se raidit pour atteindre le sommet au vrombrissement des éoliennes en crête. Une oeuvre d'art en fer forgée symbolise bien le flux des pèlerins qui franchirent ce col.
    La descente vers une plaine verdoyante se fait avec les premières gouttes de pluie, mais elle ne sera jamais perturbante. Traversée d'UTERGA et OBANOS dominées par de jolies églises ... fermées. Vers midi, j'atteins le gros bourg de PUENTA la REINA où règne enfin un peu d'animation.
    Je saucissonne vite fait à proximité du pont médiéval sur l'Arga  et reprends la route en solitaire, car c'était l'étape de la plupart des marcheurs d'aujourd'hui.
    La route est bien tracée dans des paysages 'toscans'. Un long raidillon me permet de rattraper 6 échappés et d'arriver tôt, vers 14h, au gite Maralotx à CIRAUQUI, petit village de carte postale blotti autour de son église romane (fermée).
    Je suis le 1° au gite, mais mes pieds en savent quelque-chose. Le gite est fort correct et l'accueil sympathique. En 2 h le gite se remplit rapidement et je retrouve le couple americo-danois d'hier. Diner au restau du gite avec eux et un couple de Sud-africains qui eux font le chemin à l'envers, pourquoi pas ?
    Demain comme prévu sur la planif.

    sur la montée d'El Perdon les cohortes d'éoliennes (qui fonctionnent) Les cohortes de pèlerins au sommet d'El Perdon le soleil et le vent rare et belle rencontre quelquepart avant Puenta la Reina PUENTA la Reina


    votre commentaire
  • La planif est encore respectée.
    Le gite de CIRAUQUI est située sur la place de l'église, mais encore mieux qu'à Aumont-Aubrac, le carillon sonne tous les 1/4 d'h..., là le stilnox est bienvenu.
    Les pieds pour l'instant n'ont pas trop mal supporté, Ils me foutent la paix la nuit, mais il va falloir que je veille au grain car les derniers km sont douloureux.
    Il n'y a pas de petit dej, seulement un distributeur automatique. L'hôtelière explique que cela faisait se lever trop tôt.
    Le temps s'annonce beau et les premiers km sont agréables a parcourir jusqu'à LORCA. Sur place un mini 'desayunos' servi au bar puis reprise à bon rythme jusqu'à VILLATUERTA où je rejoins un français que j'avais repéré et avec qui je pourrais sympathiser. Il s'appelle Roger et fait de la photo 'en vrai' (argentique), il a déjà fait le chemin 3 fois.
    A ESTELLA on visite rapidement l'église Sans Pedro. Il s'est mis en tête de me convaincre d'utiliser mes bâtons, mais pour l'instant cela m'encombre plutôt. Il m'abandonne pour photos à la sortie de la ville.
    Un peu plus loin je profite de la fameuse fontaine du monastère d'IRACHE qui dispense du vin aux courageux pèlerins nécessitant un réconfort pour poursuivre leur chemin. J'en profite en compagnie d'un couple de pèlerins polonais à qui j'apprends la canonisation de Jean-Paul 2. Vous me connaissez, je n'abuse pas de cette aubaine d'autant qu'il est midi en plein cagnard. Ragaillardi, je reprends le chemin qui serpente en sous-bois en direction de l'impressionnante citadelle de MONTJARDIN . J'atteins le joli petit village de VILLAMAYOR au pied du piton et rejoins le gite qui nous avait été conseillé hier à CIRAUQUI. Il est tout neuf et aux dernières normes, c'est appréciable. Roger qui a connu quelques déboires en route me rejoint au moins 1h plus tard. Je profite de l'après-midi pour monter à la citadelle, la douche attendra. Ce détour en vaut la peine, le temps superbe permet des vues panoramiques sur un paysage magnifique. Je mitraille à tout-va.
    En revenant, le gîte est complet, j'ai bien fait d'arriver tôt au risque de ma santé plantaire. Demain en se concertant avec Roger on compte pousser jusqu'à VIANA à 30km où l'hôtelier nous recommande un gite comparable au sien. Faudra arriver suffisamment tôt. Les prévisions météo étant assez pessimistes on ne traînera pas en route.

    joli pont médiéval VILLATUERTA paysage de la Rioja arrivée à ESTRELLA San PEDRO

      Saint Jacques à San PEDRO La fontaine à pinard d'Irache Monastère d'Irache les armes de Navarre flottent sur la citadelle

    VILLAMAYOR DE MONJARDIN et sa citadelle :

    27 avril  Cirauqui - Villamayor de Monjardin   23 km Célébrité locale Villamayor de Monjardin Villamayor de Monjardin depuis la Citadelle   la Citadelle "Navire dans les nuages"


    1 commentaire
  • Je suis en avance sur la planif mais les pieds ont tenu.
    Malgré le confort du gite la nuit n'a pas été très reposante, j'avais 'la locomotive' du Camino-express qui ronflait sur mon lit supérieur, les boules Quies ont eu du mal à remplir leur office.
    Après un petit dej minimaliste en libre service, je quitte le gite sous un ciel chargé mais nous éviterons la pluie jusqu'au bout.
    Sur la belle piste serpentant sur fond d'un patchwork de vignes, de blé, d'orge et d'oliveraies, la file bariolée des pèlerins s'égrène devant moi.
    Subitement me vient l'image d'un immense chapelet humain ou chacun porte ses intentions, sans parfois même soupçonner l'intention que lui-même représente pour la Providence.
    Depuis le départ j'ai rencontré des pèlerins venant de France, Italie, Espagne, Allemagne, Afrique du sud, Belgique, Danemark, Venezuela, Portugal, USA, Irlande, Autriche, Croatie, Corée, Québec, Érythrée... et je n'en suis qu'à la 1° semaine.
    Avec Roger nous cheminons en compagnie de Gisèle une Normande qui a des idées très arrêtées sur le CAMINO et ce que doit être ou ne pas être un bon pèlerin.
    La traversée de Los ARCOS est décevante, ruelles mortes, pas 'un chat' et église fermée, là je crois qu'il va falloir s'y faire.
    Les paysages se sont élargis et préfigurent sans doute les espaces qui nous attendent dans les jours qui viennent. Les derniers kms avant VIANA sont très vallonnés, mais arriver avant la cohue nous motive.
    Le gite Izar est déjà quasiment plein et ne restent que des lits supérieurs (les moins pratiques); Giselle nous abandonne pour un hébergement plus en rapport avec ses 'valeurs'.
    Quelques emplettes dans cette quasi métropole, puis dîner pèlerin de qualité où je rencontre Gérard qui a déjà fait la Via Podiensis. On évoque ainsi des souvenirs d'anciens Camineurs.
    Demain le temps annoncé est à la pluie, je compte aller jusqu'à NAVARETTE 22 km et plus que 600 km avant Santiago.

    Ca y est c'est reparti  TORES de Rio au loin Roger et Gisèle 

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique