• La planif est toujours validée et les 900 km franchis.
    Jacquouille va bien, il s'initie à l'espagnol, je vous en parlerai dans un article à part. Quant à Galurin il ne chôme plus guère.
    La nuit au gite Izar a été correcte. Je reprends la route vers 7h30 sous un temps plus favorable qu'annoncé. On se retrouve vite avec Roger et on devise de concert jusqu'à LOGRONO capitale de la Rioja à 10km de là.
    C'est une belle ville vivante comparée aux autres localités traversées. Coup d'œil à la statue de St Jacques Matamore sur une belle église et pause petit dej méritée et appréciée. Tout à ses savantes prises de vue je laisse Roger sur un "à plus..., ou pas"; je ne l'ai pas revu aujourd'hui.
    La sortie de LOGRONO au travers d'un immense parc de loisir est plaisante. En chemin je rattrape de nombreux pèlerins que la chaleur montante ralentit quelque peu. Lors d'un saucissonnage express j'appelle Catherine pour lui confirmer que je n'ai pas perdu 'mon âme' et qu'elle m'est bien utile.
    Le chemin s'élève progressivement permettant de belles vues sur le chemin parcouru. La citadelle de Monjardin pointe encore au loin sur l'horizon; on y était avant-hier...
    Ragaillardi par mon casse-croûte, je mets le turbo et laisse 'sur place' nombre de ceux qui me devançaient. Les 5 km restant pour arriver à NAVARETTE sont vite avalés, mais les semelles chauffent. Je dégote un gite sympathique et bien équipé où je suis seul pour l'instant...
    L'église est à deux pas et "Ô Miracle", est ouverte. Tant mieux car elle vaut le détour. L'ornementation baroque du chœur est impressionnante, à l'entrée un tableau du Christ en croix 'affublé' d'un long jupon me laisse perplexe. Derrière l'orgue deux grands tableaux représentent un St Jacques guerrier 'Matamore', un St Michel terrassant un démon d'opérette, mais tous deux sont surmontés d'un beau vitrail à la gloire de St Martin. Les signes se confirment (cf. 8 mars Golinhac).
    Mini emplettes pour renflouer la poche à saucisson et diner pèlerin au gite, juste correct mais je ne veux faire pleurer personne. La locomotive du Camino-express est arrivée au gite, mais uniquement pour y dîner, ouf! Il va falloir que mette une étape entre lui et moi.
    Demain je pense AZOFRA 22km.

    arrivée à LOGRONO  "Toréador un œil noir te regarde " paysage de la Rioja

    Image déconcertante ... Saint MARTIN Saint Michel Choeur flamboyant


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  • Ça y est la 1° semaine est bouclée. La planif est à nouveau respectée (ça manque un peu d'imprévu tout ça ...).
    La nuit au Pilgrim's albergue a été bonne, nous n'étions que 3 dans le dortoir.
    Les pieds sont encore douloureux de la veille, alors je mets les semelles adaptées pour changer d'appuis.
    Le petit dej est remplacé par un 'coup de sifflet bref' et la mise en route est laborieuse jusqu'à VENTOSA où un 'desayunos' est bienvenu. Le temps est comme avant-hier couvert en altitude mais rien de menaçant.
    A partir de là, le patchwork des cultures gagne en dominante ocre depuis que la vigne s'est largement invitée dans le paysage. Avant NAJEJA l'horizon s'élargit jusqu'à un massif enneigé au loin. Je vérifie mais le Camino n'y passe pas.
    Vers midi, la traversée de ce bourg un peu sinistré est alambiquée à plaisir et nulle part n'est mentionné le prestigieux monastère 'Maria de Santa Réal' qui est la sépulture royale des souverains de Navarre. Je tombe dessus un peu par hasard et m'offre la visite du cloitre et de l'église, ça vaut vraiment le coup. Puis dès la sortie du bourg un long raidillon me rappelle à la dure réalité du chemin. Mon sac est vraiment lourd, des pèlerins devant moi me distancent, ça va pas du tout ! je pense que je vais rapidement jouer un mauvais tour à Jacquouille.
    Au travers des vignes et lopins de céréales, les derniers km me tirent sur les épaules. Enfin, le minuscule village d'AZOFRA pointe au loin son clocher au détour du chemin. Je me dirige vers le seul hébergement qui Ô surprise est un établissement public moderne d'excellente facture. 60 places mais pas de dortoirs, remplacés par des box privés de 2 places. Je partage le mien avec Herman un grand Hollandais qui parle très bien français. Pour l'instant mon seul souhait c'est qu'il ne ronfle pas trop fort.
    J'ai eu des échos de ceux qui ont partagé leur nuit avec la 'locomotive' re-aperçu hier soir à NAVARETTE : 'no comment' ; mais ils étaient horrifiés de savoir que je l'avais eu comme voisin de lit supérieur 2 nuits plus tôt.
    Demain REDECILLA del Camino 25 km.

    Santa Réal de NAJEJA    

    Le choeur sculpté AZOFRA Plaque commémorative "connotée"

     


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  • Toujours conforme à la planif (manque vraiment de créativité).
    Cette nuit Herman mon 'room-mate' n'a pas trop ronflé, mes pieds ont bien dormi, donc moi aussi.
    Je reprends le chemin sous un ciel bas et humide, mais la pluie nous épargnera.
    Le paysage un temps marqué par les vignes de la Rioja refait place aux cultures céréalières à flanc de coteaux vallonnés.
    Assez vite un trio d'Espagnols se rapprochent bruyamment derrière moi, ils se croient sûrement chez eux. Je les laisse venir jusqu'au début d'une longue montée qui mène au  golf de CIRUENA point culminant de l'étape. Passant alors sur le grand braquet, je force puissamment l'allure que je maintiens jusqu'au sommet. Les tonitruantes jacasseries s'estompent puis se taisent, le premier s'accroche un peu, mais au final je leurs mets 200m dans la vue au sommet.
    Le site que l'on atteint est un ensemble un peu fantomatique de lotissements récents et de programmes immobiliers en cours (?) bâtis autour d'un grand golf. Le nombre d'appartements à vendre reflète la démesure du projet après l'irruption de la crise.
    Après la montée, la descente. Là, petit aparté sur une différence avec la France ; là où nous aurions une piste serpentant élégamment à flanc de colline, en Espagne ils préfèrent l'option 'toboggan'. Ce dernier nous 'déverse' à la pittoresque bourgade de SANTO DOMINGO où c'est jour de fête. Des jeunes filles en costume distribuent des pains à l'effigie du St patron. Je comptais visiter la cathédrale qui abrite un poulailler (légende du pendu dépendu), mais le tarif imposé de 4€ m'en dissuade, je préfère prendre un bon petit dej.
    Le Chemin à présent longe une route à grande circulation, heureusement que le trafic du 1er mai est limité. Vers midi à GRANON le soleil réapparaît. Encore 4km et c'est l'arrivée au mini-village de REDECILLA d'El Camino.
    Le gite est accueillant et le prix modique - 5€, je décide de rester d'autant qu'une ampoule s'installe sournoisement sur mon talon gauche. Là il ne faut pas transiger et bien se rappeler 'de quoi sont les pieds'.
    Surprise, Herman fait également étape ici. Nous serons dans le même dortoir, mais en ce moment il ronfle comme un sonneur.
    Après-midi reposante et diner du pèlerin au restau-snack local avec Herman avec qui nous échangeons agréablement; mon nouveau Matthias ?
    Demain 25km jusqu'à VILLAFRANCA.

    Le schtroumpf pèlerin en Espagne La crise immobilière "en vrai" SANTO DOMINGO 

    SANTO DOMINGO en haut de la côte 


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  • Ça y est la planif a du plomb dans l'aile : 12 km de mieux, mais ça a été physique.
    L'ampoule d'hier s'est rappelée à mon bon souvenir tout le trajet, il va falloir veiller au grain.
    Les camarades de chambrée du gite San Lorenzo sont sympas, ils ont continué à dialoguer par ronflements interposés une bonne partie de la nuit, heureusement j'ai mon kit de survie nocturne.
    Ce matin, le temps frais et dégagé s'avère propice a la marche. Au départ c'est moi qui donne le tempo, je distance Herman, mais mon ampoule s'est levée du pied gauche (c'est sur ce talon qu'elle sévit) et au premier arrêt Herman reprend la tête. Il est grand et s'aide de bâtons, dans ces conditions je peine pour me maintenir.
    Les premiers villages traversés sont déserts et quelque peu abandonnés. Je photographie à la sortie de l'un d'eux le raccourci saisissant d'une aire de jeux famélique devant l'entrée du cimetière où le funérarium est en construction...
    Au premier gros village BELORADO qui était l'étape planifiée, halte café et pharmacie (compeed). En fait on y était à 10h alors on décide de poursuivre. Quelques rares pèlerins nous précédent, on en rattrape la moitié. Encore 2 ou 3 mini villages et la dernière montée de l'étape. Là je reprends les commandes, en fait je suis un 'grimpeur'. L'arrivée au gite municipal de VILLAFRANCA se fait avec les premières gouttes de pluie. Il est vaste est bien équipé. Arrivés dans les premiers, nous pouvons choisir les lits du bas. Je prends le temps de soigner de cette ampoule qui depuis ce matin s'est infectée.
    La journée se termine par un dîner pèlerin en compagnie d'un couple de Hollandais qui terminent leur partie de chemin demain. Ils ont mis au point une technique alambiquée avec une voiture et un scooter qu'ils déplace à chaque étape !?
    Dernier perçage et sparadrage de l'ampoule, car demain ça grimpe.

    Demain fi de la planif, Carduenela 24 km.

      Raccourci éloquent ! BELORADO "me rappelle plus où" 

    Le pèlerin errant BELORADO VILLAFRANCA désolé pour les poubelles 


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  • La planif est gravement atteinte, je viens de gagner une étape.
    Ce matin sur la montée du Valbuena (raide au demeurant) je parcourais mon 1000° km.
    Pas de bar ouvert à l'heure matinale du départ, alors nous avons pris la route quasi à jeun avec Herman.
    Ça c'est senti pour lui dès le début de la longue montée au départ du gîte communal. Moi, c'est l'ampoule qui m'a inquiété la 1° heure, faisant comme si je ne m'étais pas encore assez occupé d'elle. Et puis elle s'est assagie peu à peu.
    Le temps est couvert et gris, nous ne verrons le soleil que dans les faubourgs de BURGOS.
    Le Chemin monte jusqu'à 1150 m au travers d'une zone forestière dense puis sur un long plateau bordé de magnifiques bruyères arborescentes. Parfois ça ressemble aux highlands écossais. Sur le plat Herman avec ses grandes cannes reprend du poil de la bête, sans mon café j'ai du mal à suivre.
    Au bout de 2h30, nous atteignons San JUAN de ORTEGA, hameau perché qui abrite une petite basilique gothique où se trouve la superbe sépulture de ce saint. Il y a aussi un café-bar pris d'assaut par les pèlerins matinaux. Je ne suis pas en reste : double grand café 'con Lecce'.
    Nous n'avons pas vraiment arrêté l'étape du jour, mais au fur et à mesure des villages traversés nous décidons d'aller plus loin  : 'Ultreia !'
    Une grande croix matérialise l'arrivée sur le Mata grande, de là on aperçoit BURGOS au loin. Je vais saluer une famille nombreuse (6 enfants) bretonne (Nantes) qui pique-nique en plein vent.
    La descente est longue qui nous amène au village suivant, Herman me largue. Une fois arrivés petit casse-croute au snack et élaboration du plan. A savoir, rejoindre la tête de ligne de bus qui nous permettrait de rejoindre le centre de BURGOS, évitant ainsi l'interminable traversée (6km) de sa zone industrielle et commerciale. Le temps gagné ainsi serait mis à profit pour visiter cette étape majeure du Camino. Il nous reste 5km dont le contournement de l'aéroport particulièrement inactif, avant de retrouver la station, le soleil est maintenant là, ça commence à tirer...
    Le plan se goupille bien, le bus arrive juste comme nous.
    A deux pas de la cathédrale, le gite municipal est moderne mais peu fonctionnel. Une fois posé, douché, changé je vais admirer cette merveille gothique pendant une heure et demie. Elle est magnifique, ça vaut vraiment le coup. Puis un menu pèlerin seul dans un troquet à touriste et au lit.
    Demain..., en fait on ne sait pas trop. On partira au pire pour 10-15km en début d'aprem.

    sépulture de San Juan de Ortega au sommet du Mata Grande Un pèlerin hollandais en scooter Un autre Hollandais en bus 

    Cathédrale de Burgos Cathédrale de Burgos   Cathédrale de Burgos Christ en Gloire


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  • C'est vraiment une petite étape, d'aucun dirait une 'étapuscule', la planif reprend des couleurs.
    Malgré un vent glacial, les 'Burgosiens' (?) noctambules se sont déchaînés toute la nuit, entre ça et les ronfleurs la nuit a été agitée, heureusement ce matin c'est grasse-mate pour profiter un peu de cette belle étape. Le gite nous fout quand-même dehors à 8h, heureusement nous pourrons laisser nos sacs et les reprendre à midi.
    Avec Herman nous convenons de nous retrouver au gite à midi donc, chacun étant libre de sa matinée.
    Je débute par la recherche d'un bon ptit-dej. Chose faite, je gagne les hauteurs pour profiter de belles vues panoramiques au-dessus de la ville. Les ruelles sont jonchées de bouteilles et verres brisés, témoins des libations de la nuit.
    Messe matinale dans le cadre de l'une des somptueuses chapelles de la cathédrale. J'y rends grâce pour ces belles 60 années qui me permettent d'être là aujourd'hui.
    Encore un peu de tourisme 'nez au vent' (glacial au demeurant : 4° à 9h) puis je rejoins notre RDV.
    Vraisemblablement Herman est pressé de reprendre la route, il m'attend sac au dos. Nous reprenons donc notre itinéraire sous les belles portes et en longeant l'Arjazon qui traverse la ville.
    En plein midi le soleil est pugnace mais tempéré par le vent qui a à peine faibli. Les 10 km à parcourir serpentent entre bretelles d'autoroutes et détours pour travaux, à cette heure nous n'y rencontrons qu'une demie douzaine de pèlerins, la plupart ayant tout juste débuté leur Camino depuis BURGOS.
    Le gite communal de TARDAJOS est modeste (18 places) mais l'accueil familial. Le village n'a pas de grands atouts, mais le menu pèlerin du restaurant local est bon et modique, "que demande le peuple ?".
    Demain c'est soit 20 km jusqu'à HONTANAS (planif), soit 30 km jusqu'à CASTOJERIZ; c'est les pieds qui diront.

    la cathédrale au soleil levant Burgos dans le calme du matin La porte Réal 

    Retable fastueux Pèlerin exténué  à Tardajos une cigogne très à son aise 


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  • Très belle journée pour débuter les 60 prochaines années.

    La planif est dans un état stationnaire.
    Après une bonne nuit au petit gîte communal, (peu de places signifie moins de ronfleurs), je réveille la chambrée avec 'Eruption' de Van Haelen, succès assuré.
    Le départ se fait après une accolade caminesque avec l'hospitalier. En cette heure matinale, le temps est frisquet mais la matinée s'annonce superbe. L'étape est longue mais sans difficulté majeure. Le chemin serpente dans un paysage de céréales sur un plateau peu accidenté. Derrière nous, le soleil levant nous 'pousse' sur le chemin. On discute musique avec Herman et je lui fais découvrir 'O félix anima' de Carrissimi. En ce matin particulier c'est mon état d'esprit.
    Au bout d'une heure un bar accueillant nous permet de consolider le petit dej famélique du gite ce matin. Herman s'y attarde avec un collègue teuton, moi je reprends, il lui suffira d'allonger pour me rejoindre.
    Le paysage varie peu au long de la matinée et les pèlerins s'égrènent sous un soleil en pleine forme.
    On n'est plus qu'à 500m d'HONTANAS où nous avons prévu de casser une croûte, mais toujours rien sur l'horizon de ce long plateau. Je suis perplexe... Tout d'un coup le chemin s'enfonce dans une large combe, le village y est tapi au fond. Au bout de 20 km, cette halte méridienne est bienvenue. Sandwichs avalés et bière engloutie, nous reprenons les 10 derniers km pour atteindre CASTROJERIZ. A cette heure, le soleil au zénith devient agressif, heureusement une couverture nuageuse en altitude calme ses ardeurs. Le chemin est maintenant à flanc d'un joli coteau et le paysage est moins uniforme que ce matin. Nous rattrapons quelques pèlerins qui peinent sous le soleil. Vers 15h nous atteignons la petite bourgade but de l'étape qui comprends un couvent, un monastère et 2 grandes églises. L'emprise de la religion a dû être forte dans la région.
    Le gite communal dispose encore de quelques places, il est vaste et bien situé. Après les petites corvées pérégrines à l'étape : douche, lessive, soins des pieds, méditation (zzzZzzZ), visite et emplettes je m'offre un menu pèlerin en point d'orgue à cette journée, mais seul car Herman a un petit coup de mou, normal j'ai entendu dire qu'il avait 14 ans de plus que moi, ça l'excuse.
    Je remercie tous ceux et celles qui m'ont encouragé au passage de cette grande étape.
    Demain 25 km pour je ne sais plus trop où, mais en direction de Santiago : 'Ultreia !'.

    matin rayonnant de la soixantaine 5 mai  Tardajos - Castrojeriz  30 km le village caché de HONTANAS 5 mai  Tardajos - Castrojeriz  30 km Castrojeriz 


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