• Nuit réparatrice à l'étape bleue. Je quitte mes hôtes dans un brouillard épais et température frisquette. A part la petite chapelle de St Jean le froid où se trouve un étonnant vitrail de Salomé, peu d'intérêt sur le chemin dans un horizon restreint gris et venté.

    A la mi-journée j'atteins les abords de MONTCUQ charmante petite bourgade rurale (mais quand-même un trou).
    Soudain, une femme d'un certain âge m'aborde me demandant de prier à Compostelle pour sa fille en pleine dépression. Une nouvelle charge dans ma besace...
    MONTCUQ est en effervescence car c'est jour de marché. J'assiste à la messe où il est fréquemment question de se mettre en mouvement et d'avancer, j'y suis en plein dedans. Je laisse MONTCUQ à regret et reprends le chemin. 

    Des indices me laissent penser que durant ma pause spirituelle, je viens d'être précédé par un autre marcheur. L'esprit de compétition me fait allonger le pas et tendre le jarret, las, je ne rattrape personne, mais en revanche gagne un début de tendinite, c'est balot.
    Le soleil ne réapparaît que tardivement au moment de franchir la limite Quercy (46)/Tarn et Garonne (82), pour souhaiter la bienvenue en terre d'Aquitaine. Adieu les chêneraies du Causse quercinois  (du latin Quercus....on sait, on sait), bonjour les vergers.
    LAUZERTE, ma destination est perchée sur un promontoire, dernier coup de reins avant le gîte communal.
    Manque de bol, il n'est pas encore ouvert contrairement aux indications du guide.

    Je me retourne vers un gite familial qui m'accueille avec gentillesse et disponibilité. Le patron étant chasseur, ce soir c'est civet de sanglier. La pharmacie familiale devrait me permettre de juguler cette fâcheuse tendinite car demain c'est MOISSAC encore 25 km.
    Voilà déjà 2 semaines à arpenter la Via Podiensis; je compte faire une journée de break à MOISSAC.

    St JEAN le Froid étonnant hommage à Salomé Le mollet alerte et le jarret tonique avant la tendinite MONTCUQ est en effervescence, c'est le marché. 

    Je quitte MONTCUQ à regrets Me sens un peu moins seul ... Là c'est comme tu le sens Vergers en Aveyron

    LAUZERTE downTown  La cité  Les coteaux de l'Aveyron


    votre commentaire
  • Nuit reposante notamment pour ma tendinite traitée avec tous les anti-inflammatoires de la maison d'Éric et Laurette. L'accueil a été familial sans complexe mais d'une grande gentillesse. Pour preuve en quittant la maison je constate que j'avais laissé mon chèche (cadeau de Magali) la veille au bar qui gérait le gite communal finalement fermé. Ni une, ni deux, Laurette téléphone au bar et, toujours en robe de chambre, m'y conduit en voiture à 2 km; c'est spontanée et la simple envie de dépanner. Et puis il est bien pratique ce chèche au petit matin frisquet ou pour s'éponger en plein cagnard; il m'aurait manqué car aujourd'hui j'ai eu les deux.

    Le temps est à nouveau superbe. Sur son promontoire la jolie cité de LAUZERTE se pavanne. A la lauze, l'ardoise et la pierre sèche font suite la brique et la tuile. Les chêneraies denses du Causse sont remplacées par de belles prairies parant de larges croupes ondulantes surplombées ça et là de vieilles bastides à pigeonniers : "On dirait le Sud...".


    Loin de ces considérations géographiques la tendinite assoupie se réveille. Va falloir gérer...

    Je ralentis la cadence, bois fréquemment, mais elle a décidé de m'accompagner fidèlement comme Jacquouille mais en plus pénible.
    Sans grands dénivelés, le chemin est quand-même vallonné et le soleil en grande forme. Le chèche ne chôme pas et les kilomètres s'étirent.
    Vers 15h je contacte mon futur hébergement, un gîte tenu par un couple d'Irlandais. L'hôtesse dont le gite est à l'autre extrémité de la ville, comprend que je suis en difficulté et spontanément vient à ma rencontre à encore 4 km de son gite. Elle a bien fait, ça commençait à être difficile.
    Comme chaque fois la douche et les tongues c'est un délice. Le gite est correct, installé dans une vieille maison près de la gare.
    Aideen la patronne me rappelle que c'est aujourd'hui la St Patrick !
    Comme prévu, je vais faire relâche une journée à MOISSAC pour conjuguer découverte du patrimoine avec traitement des tendinites.
    LAUZERTE au loin petite chapelle dans le matin
    Non ce n'est pas Saint-CAST mais une marre aux canards locale mais là on dirait la Toscane


    votre commentaire
  • Journée de repos bienvenue. Le temps est resté gris, tant mieux. Grasse matinée, lessive, soins de la tendinade et de la talonite. J'en profite pour faire le tri en vue d'alléger mon sac. Finalement 1,2 Kg seront renvoyés à La Garenne; c'est Magali qui va être contente, par contre c'est Jacquouille qui va faire la tête.

    Moissac est une petite bourgade un peu à l'abandon qui vivotte grâce à son patrimoine et la culture fruitière qui attire une population assez interlope.
    Bien sûr, je compte admirer l'abbatiale St Pierre et le 'plus beau cloître du monde' comme le vante l'Office de tourisme. Après mon envoi à la poste, je m'y pointe à 16h40, la caissière m'avertit "dépêchez-vous, on ferme dans 20 minutes". Grrr... Ça laisse peu de temps pour détailler les 4 faces des 80 piliers de ce chef-d'oeuvre de l'art Roman, mais c'est vrai ce sont les horaires hors-saison...

    La découverte de l'abbatiale heureusement est libre. J'y découvre une superbe composition de la 'Mise au Tombeau' que je mitraille. Je remarque pour la première fois une alliance à l'annulaire de Marie. Une soeur qui vient préparer les vêpres m'annonce qu'elles seront dites en l'honneur de St Joseph. Les signes sont partout... 
    Alors je reste pour les vêpres de St Joseph.

    Pour finir menu flamenkuche à la brasserie centrale.
    Ma 'tendinade' se résorbe, si tout va bien demain ce sera St ANTOINE 29km, sinon AUVILLAR 18km.

    Le Beau Dieu de l'Abbatiale Le fameux cloître... en 20 minutes 

    exemples de chapiteaux sculptés Enfilade de chapiteaux

    La Mise au Tombeau (Marie porte une alliance !) Emouvante Marie-Madeleine


    votre commentaire
  • Le café ce matin était bon, c'est le même que le mien. Je quitte le gite 'Ultreia' pour une longue progression entre canal et Tarn. Le temps est clair. Rapidement je rejoins un pèlerin devant moi, on fait connaissance, c'est Mathias pèlerin allemand qui est parti de FIGEAC. Il parle un français remarquable. Au bout d'un kilomètre je reprends mon rythme et le distance rapidement. Mais à cause d'un balisage approximatif, ce sera la fable du lièvre et la tortue.

    12 km le long du canal sous l'ombre des platanes, c'est facile, mais ça peut devenir monotone. Ma tendinite d'avant-hier se tient tranquille. Puis un balisage équivoque me fait dépasser le pont qui mène à AUVILARS le point suivant. Renseigné par des joggeurs je traverse le canal sur une passerelle de fortune et retourne sur mes pas de l'autre côté pour rejoindre ce fameux pont 1 km en arrière. De ce côté il est inaccessible et un important fossé rempli d'eau m'empêche de rejoindre la route qui le traverse dans la direction souhaitée. Je poursuis toujours à rebrousse chemin vers un pont précédent que j'espère plus accessible. C'est là que je vois arriver Mathias très étonné de me voir a contresens de l'autre côté du canal. Pour donner le change je lui lance "finalement j'en ai marre je rentre !", mais j'étais furax. L'histoire n'est pas finie, mais j'ai bien fait 3 km de plus pour reprendre le bon pont dans le bon sens. Je repense au film "Un pont trop loin"; pendant ce temps Mathias m'a facilement distancé et même en marchant à bon rythme, je ne le retrouve qu'à 5 km de St ANTOINE notre destination.
    Nous terminons l'étape en discutant, il est très sympathique, nous nous entendrons bien. 
    Le gite est agréable et le repas servi au restau du coin, copieux. Pour fêter notre arrivée dans le Gers, Mathias offre l'Armagnac, avec mes 31 km ça devrait facilement remplacer le stilnox.

    En enlevant mes chaussures à l'arrivée au gite, je constatais que ma dosette de shampoing-douche utilisée depuis 3 jours pour soulager ma talonnade n'avait pas résisté, mais que ma chaussette avait des effluves de lavande sauvage.

    Le canal latéral du Tarn Le canal latéral du Tarn aussi Le canal latéral du Tarn... encore

    AUVILARS  L'église de ST ANTOINE Le gite St ANTOINE


    votre commentaire
  • Le diner d'hier soir a été copieux et de bonne qualité. La nuit un peu entrecoupée. Le gite était correct à un prix modique.Aujourd'hui temps superbe encore, je pars en laissant Mathias qui veut écrire quelques cartes postales. Venant de l'est, un vent puissant a soufflé toute la matinée  comme voulant me pousser vers Santiago. Pas d'autres pèlerins encore aujourd'hui.

    La route est vallonnée sans gros dénivelés et les paysages des coteaux du Gers ont de faux airs de Toscane. Je marche à un bon rythme et passe rapidement les villages de FLAMARENS et CASTETS.
    Je saucissonne à MIRADOUX puis reprends le chemin vers LECTOURE. A 20 km, mon tibia commence à tirer. Les derniers km se font au coup de collier car je veux pouvoir visiter la cathédrale dans de bonnes conditions. J'y arrive à 16h30. Elle est assez massive extérieurement mais très aérée à l'intérieur.
    Je rejoins le gite tenu par un hospitalier, Jean-Paul, très volubile mais très intéressant. Mathias y arrive près de 2h plus tard; il a eu le coup de pompe.

    Jean-Paul féru de recettes inventives nous sert un repas de grande qualité.
    Il parle très bien allemand et prétend parler 11 langues. Il aime captiver son auditoire et nous tient le 'crachoir' jusqu'à ce que Mathias abdique.
    Demain c'est 29 km jusqu'à CONDOM.

    Jacquouille et Galurin vont bien, merci pour eux.

    paysage du Gers FLAMARENS MIRADOUX

     Bastide gersoise La Cathédrale de LECTOURE La nef Matthias


    votre commentaire
  • Après un petit déjeuner basique, Jean-Paul l'Hospitalier du gite, nous accompagne jusqu'au départ du chemin. Le temps est gris mais la température fort supportable. Pour ne pas l'abandonner comme hier, je compte accompagner Mathias sur une bonne partie de l'étape. A part de nombreux passages gras et boueux, la progression est aisée.

    Nous faisons un petit détour pour nous approvisionner pour la route, las le point épicerie ne fonctionne que sur commande pour le hameau et nous n'obtiendrons même pas une demie-baguette. C'est parce que la saison n'a pas encore commencé nous explique la vendeuse contrite. En fait, il y a la saison du pèlerin comme il y a l'ouverture de la chasse au gibier d'eau ou la pêche à la truite. Et les plus beaux tableaux de chasse se font avec l'espèce domestique connue sous l'appellation de pigeon-pèlerin comme il y a le requin-pèlerin ou le faucon-pèlerin, mais eux sont des prédateurs et pas du gibier d'élevage. Bon, je dis ça parce que je suis en colère....

    On discute pas mal avec Mathias qui veut absolument perfectionner son français déjà excellent. C'est un médecin à la retraite spécialisé en urologie.
    L'itinéraire prévoit un important détour pour passer au village de La ROMIEU qui possède une imposante abbatiale. Tous deux décidons d'un commun accord de nous passer de ce détour patrimonial et gagner 3 km sur notre étape. Il nous faudra simplement être vigilants à l'embranchement où se séparent les 2 itinéraires. L'itinéraire bis, le raccourci, est nettement moins bien indiqué que celui dit principal. Au moment de repartir après la pause de mi-journée (sans pain) nous ne repérons pas cet embranchement et poursuivons sur notre lancée. Au bout d'une demi-heure de progression sur route un peu inhabituelle sur le chemin, je me rends compte que nous ne sommes plus sur notre itinéraire bis mais sur un itinéraire 'ter' qui raccourcit encore notre chemin de 2 km. Au prix des passages de fréquents camions nous gardons cette route qui nous aura permis d'épargner 5 km sur le planning du guide.

    Finalement je suis resté avec Mathias qui a bien mieux marché qu'hier, et moi ça m'a permis de soulager ma tendinite taquine.
    Le gite est confortable et l'accueil sympathique. Je profite du temps gagné pour visiter la cathédrale de CONDOM qui est à la fois massive mais harmonieuse. J'ai eu de la chance car elle ferme à 17h30, merci nos raccourcis.
    Diner de type tropical près de la cheminée avec un Mathias en grande forme. Heureusement car demain jusqu'à EAUZE 33 km, sauf si on trouve encore un raccourci.

    futurs foies gras  Un pour tous, tous pour un !  Cathédrale de CONDOM 

    Le Choeur  structure des croisées d'ogives Le cloitre


    votre commentaire
  • Premier jour de vrai mauvais temps, celui des giboulées de mars, en même temps on est en mars et puis jusqu'à présent j'ai quand-même été gâté. Avec Mathias on quitte la 'casa d'Elena' sous un ciel bas et un crachin vivifiant. L'itinéraire sera long, sans grand intérêt visuel ou patrimonial, si ce n'est le surprenant mini-village fortifié de LARRESSINGLE. Puis quelques kilomètres plus loin le fameux pont d'Artigues repère jacquaire symbolisant les 1000 derniers km avant SANTÎAGO. Plus loin sous une averse de pluie froide et rageuse nous traversons des vignes et labours glaiseux.

    Nous restons ensemble les 3/4 de la journée. Mathias qui aime parler français ne manque pas de sujets de conversation. L'étape s'étire, longue progression sur la route. Coup de fil à l'Office de tourisme d'EAUZE pour nous assurer d'un accueil au gite municipal même après l'heure de fermeture du bureau.
    Je reprends mon rythme et distance peu à peu Mathias. Le vent et la pluie redoublent sur les derniers km qui se terminent en sous-bois sur le tracé d'une ancienne voie ferrée. L'arrivée à EAUZE traverse une longue zone d'activité avant de rejoindre le petit centre-ville autour de sa massive cathédrale. Je trouve le gite. Il est simple et confortable, le chauffage a été allumé, c'est appréciable. En attendant Mathias je vais visiter la cathédrale. Elle est sans grand intérêt, massive et à l'architecture grossière. Puis nous nous installons un peu éreintés après cette longue étape. Après la douche, lessive, un dîner gascon sur la place toute proche nous permet d'aborder la nuit dans de bonnes conditions.

    Demain, ARBLADE le Haut 25km.

    La mini-cité fortifiée de LARRESSINGLE Le pont d'ARTIGUES à 1000 km de SANTIAGO Matthias dans les vignes d'Armagnac 


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique